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PRIER POUR L’EDUCATION

L’EDUCATION

a) LES OBJECTIFS

Au Cameroun, les objectifs de l’éducation sont les suivants :

  • cultiver chez l’enfant l’esprit de partenariat, l’amour du travail bien fait, l’effort et la quête de l’excellence ;
  • offrir une éducation mettant l’accent sur les méthodes actives et interactives en vue de favoriser les succès d’un grand nombre et d’éradiquer les redoublements et les déperditions ;
  • former l’amour de la patrie, des citoyens cultivés, enracinés dans leur culture, mais ouverts au monde et respectueux de l’intérêt général et du bien commun ;
  • initier l’enfant à la culture et à la pratique de la démocratie, au respect des droits de l’homme et des libertés, à la tolérance, au combat contre toutes les formes de discrimination, à l’amour de la paix et du dialogue, à la responsabilité civique et à la promotion de l’intégration sous-régionale ;
  • former les jeunes Camerounais de manière à leur permettre de devenir capables de créativité, d’auto-emploi, d’adaptation à l’évolution de la science et de la technologie. Bref, former des Camerounais enracinés dans leur culture et ouverts au reste du monde.

 

b) LES AVANCEES

On note entre les années 95–96, et 2000-2001, une amélioration du taux de scolarisation qui est passé de 76,3% à 78,8% ; du taux d’alphabétisme qui a  progressé de 61,5% à 67,7% et du taux de scolarisation des filles qui a gagné 1,1 point (DSRP, P.27).

TABLEAU : Indicateurs clés dans le primaire (%)
  2000 2001
Taux d’accès 90 95
Taux de survie fin cycle 43 56
Taux de redoublement 27 25
 
Source : MINEDUC*

Comme l’indique ce tableau, dans le primaire entre l’année 2000 et 2001, il y a eu augmentation du taux d’accès qui est passé de 90 à 95% suite entre autre à la suppression des frais d’écolage dans le primaire public. Le taux de survie de fin de cycle primaire est passé de 43% à 56%. On note aussi une diminution du taux de redoublement (27 à 25%).

Des initiatives sont tout de même entreprises. La loi d’orientation sur l’éducation en 1998 définit la politique de l’éducation au Cameroun. En février 2000, le gouvernement a décidé de supprimer les frais de scolarité exigibles pour l’enseignement primaire. La politique du livre scolaire est revue. Il n’y a plus de monopole. Un comité indépendant choisit les manuels scolaires. Les écoles normales ont été réouvertes après plusieurs années de fermeture et les recrutements d’enseignants ont repris. Cependant, plus d’efforts sont attendus en ce qui concerne le suivi et la gestion objective de ces nouvelles données.

Le secteur éducatif sera l’un des bénéficiaires de l’initiative PPTE pour atteindre trois objectifs à savoir :

  • accroître l’offre d’éducation de base par la construction et l’équipement des infrastructures scolaires, le recrutement des enseignants, l’augmentation et le renforcement des structures d’alphabétisation ;
  • améliorer la qualité de l’éducation de base à travers une formation initiale et continue des enseignants, la refonte des programmes scolaires, la fourniture des manuels scolaires et matériels didactiques ;
  • élaborer la carte scolaire à travers la mise en place d’un système efficace de collecte et de traitement des données statistiques.

c)  LES DIFFICULTES DE MISE EN ŒUVRE

Le Ministère de l’Education nationale (MINEDUC) est confronté à d’énormes difficultés en ce qui concerne la mise en œuvre de ces objectifs.

Dans l’éducation, seulement un enfant sur deux achève le cycle primaire à cause d’un taux de redoublement élevé de 25% en moyenne. 60% de ceux qui achèvent le primaire réussissent la transition vers le secondaire. D’où le faible taux de « survie dont de transition ».

S’agissant par exemple de la lutte contre l’exclusion scolaire, certaines facilités sont accordées pour l’éducation spécialisée et pour l’intégration scolaire. Ce sont la dispense d’âge et l’aide accordée aux élèves handicapés ou aux fils de parents handicapés et indigents. Un jury spécial est aussi prévu pour les candidats sourds, muets, aveugles aux examens officiels.

Pour lutter contre les inégalités d’origine géographiques, le MINEDUC planifie la répartition des enseignants sur l’ensemble du territoire. Mais les zones enclavées (Est, Nkam) ou aux conditions climatiques pénibles (Extrême-Nord) sont désertées par les enseignants.

L’éradication des obstacles à l’éducation des filles n’est pas facile à cause des clichés socio-culturels. Les mesures du MINEDUC visent une plus grande participation des femmes au développement économique et l’éradication des obstacles religieux néfastes au développement socio-culturel à travers la sensibilisation des dignitaires religieux. Un projet a entre autre été initié entre le MINEDUC et l’UNICEF dans ce sens. Il vise la suppression des préjugés contre les filles dans les manuels scolaires.

Enfin, la professionnalisation de l’éducation n’est pas évidente non plus. Il s’agit de reformuler les programmes scolaires pour mieux les adapter au marché de l’emploi et aux besoins socio-économiques des Camerounais.

En clair, mettre en œuvre la politique de l’éducation est une opération qui relève du difficile voire de l’impossible eu égard à la faiblesse du budget consacré à ce département ministériel par rapport à ses besoins. De nombreux maux minent la politique de l’éducation. Ce sont : l’analphabétisation :

seul 63,4 % de la population est lettré.

L’analphabétisme chez les femmes est particulièrement accentué au Nord et à l’Extrême-nord (59,9% et 66 ,9%). La proportion des femmes dans la même région est respectivement de 81,5% et de 87%. En général, le niveau d’instruction des femmes est bas par rapport à celui des hommes. Par exemple, 50% d’hommes de plus de 15 ans n’ont pas dépassé le primaire sur l’ensemble du territoire national, cependant en ce qui concerne les femmes, ce taux est de 60%.

–  La baisse des effectifs : en 1990/1991, 93771 enfants étaient inscrits dans les écoles maternelles et en 94/95, ils étaient 91242. Ce recul à l’heure de la poussée démographique signifie non seulement une baisse de la demande, mais aussi une déscolarisation des enfants déjà inscrits. Ce phénomène peut s’expliquer par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. On retarde l’âge à la première inscription des enfants ou on opère la sélection des enfants à inscrire. Dans ce dernier cas, la préférence va aux garçons. A côté de ce paramètre d’ordre économique, on note la montée grandissante du sentiment de l’inutilité de l’école. L’école est perçue comme un lieu de fabrication des chômeurs.

Mais il faut noter que l’enseignement primaire dans le secteur public est officiellement gratuit, quoique les parents d’élèves soient toujours astreints à certaines charges imposées par les APE. Cette mesure a néanmoins favorisé une hausse de la scolarisation. C’est ainsi que la population scolarisable est passée de 3.403.000 en 1996 à 3.674.000 en 2000. Du fait des grèves des années 90, beaucoup de parents se sont tournés vers le secteur privé. D’ailleurs, les meilleurs enseignants du public, découragés par leur salaire de misère, font la « coopération » dans le privé où ils sont mieux payés. Ce qui rend onéreux la pension dans ce dernier secteur.

Le taux d’encadrement de l’enseignement primaire est insuffisant : 63%. L’insuffisance du manuel scolaire et du matériel didactique handicape davantage l’efficacité du système éducatif dans le primaire. A l’exception des manuels de français et de mathématiques possédés par 7/10 élèves, les autres manuels le sont par 3/10. Un maître sur 2 possède un guide en Français, 3/10 celui de mathématiques et 1/10 celui de sciences.

Il faut aussi faire ressortir que l’efficacité du système éducatif est faible. Le taux de déperdition scolaire est de 42%. Parmi les causes de cette faiblesse, on peut citer les procédures d’évaluation inappropriées, les mauvaises conditions d’enseignement et d’apprentissage, le système de santé scolaire défaillant, l’absentéisme des enseignants du public qui sont très souvent en grève.

En effet, le principe adopté après l’opération 20/20 qui consistait à donner 20/20 à tous les élèves indépendamment de leur évaluation effective, est le service minimum. Il s’agit pour les enseignants d’évaluer au minimum, c’est-à-dire de ne plus s’épuiser à la tâche de peur de tomber malade et de ne pas avoir les moyens financiers pour se faire soigner. C’est ce qui explique leur absentéisme fréquent à l’école. De plus, les enseignants fraîchement sortis de l’école mettent environ deux ans avant de pouvoir percevoir effectivement leurs salaires et ceci après maintes tracasseries administratives. Peut-on enseigner quand on n’a pas de quoi se nourrir ? Le mauvais traitement salarial des enseignants est notoire. Certes des efforts ont été entrepris avec l’élaboration du statut de l’enseignant ; ce statut revalorise le salaire des enseignants et présente un profil de carrière. Cependant le texte d’application est toujours attendu. Ces efforts demeurent insignifiants lorsqu’on considère la pénurie des manuels scolaires et matériels didactiques, l’absence d’une politique de formation continue des enseignants. A cause de l’enclavement de certaines régions telles que l’Extrême-Nord ou l’Est, certaines affectations sont perçues comme de véritables sanctions. Pour les enseignants comme les autres fonctionnaires, tous les moyens sont bons (corruption) pour influencer une affectation hors de ces zones. Très généralement, les intéressés ne se rendent même pas dans la zone enclavée pour prendre fonction. C’est ce qui explique le fort taux de déperdition scolaire enregistré dans les zones enclavées. Le problème des affectations se pose avec acuité.

Le gouvernement a lui aussi entrepris une politique d’affectation disciplinaire pour anéantir les effets des grèves initiées par le Syndicat national des Enseignants du Secondaire (SNAES). Les enseignants en grève sont affectés dans leurs fiefs tribaux. L’idée est que s’ils grèvent, ce sont leurs « propres frères et enfants » qui seront pénalisés. Les conditions de scolarité et de travail des enseignants tant dans les zones urbaines que rurales sont difficiles. Les effectifs sont pléthoriques. On constate l’absence des éléments fondamentaux pour un enseignement adéquat (eau courante, électricité, sanitaires, ateliers et laboratoire).

Près de la moitié des enseignants sont sous-qualifiés dans le secondaire du fait de la formation initiale défaillante ou de la formation continue insuffisante. On constate également la faiblesse du système de formation pédagogique : manque de formation des cadres de supervision, insuffisance quantitative de ces derniers, faible mobilité des superviseurs par manque de logistique.

La démotivation des enseignants est amplifiée par le manque d’homogénéité dans leur statut : les uns sont titulaires et à emploi permanent et les autres à emploi précaire et rémunérés à un taux nettement plus bas.

L’absence de commodité élémentaire (eau potable, électricité, latrines, salle d’informatique,…) et les conditions de santé précaires constituent un frein à l’efficacité du système éducatif. S’agissant particulièrement des conditions  de santé en milieu scolaire, on note l’absence d’une politique efficace de protection de la santé des élèves : pas d’infirmerie ou très peu, absence de médicaments de base, de mesure de contrôle des aliments vendus au sein des établissements. Lorsqu’on y ajoute les effets de la pandémie du VIH/SIDA, on peut dire que l’élève camerounais est mal parti.

On assiste au final à la clochardisation de l’enseignant. Depuis la réduction de 60% des salaires effectuée en 1993, les enseignants sont démotivés et préfèrent s’investir dans le privé au travers des vacations ou des répétitions de cours.

L’école, définie au Cameroun comme laïque, devient un milieu de plus en plus violent. Le manque de moralité y est la règle. Des fléaux tels que la tricherie, les relations filles/professeurs entraînant l’obtention des « notes sexuellement transmissibles », l’achat des places pour entrer au lycée, le trafic des notes, font partie du quotidien des établissements au Cameroun.

Prier pour que les objectifs et les stratégies définis par l’Etat soient atteints et que l’enseignement de la Bible dans les établissements maternels, primaires, secondaires, universitaires et professionnels devienne une réalité.

notons que les sources des données en 2000 et 2001 différent. En 2000, il s’agit des données de l’enquête 99/00 auprès des Directions Régionales de l’Education tandis qu’en 2001 il s’agit du recensement exhaustif de tous les établissements scolaires.

 

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