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ANALYSE PAR RÉGION ET PAR GROUPES CULTURELS

ANALYSE PAR GROUPES CULTURELS

1) LE GRAND OUEST

a) LES TIKAR

Les tikar sont issus des Mboum. A l’origine, une princesse Mboum, exclue du pouvoir par ses frères, est partie avec ses sujets. Ces sujets lui ont dit pour la défier, « Tikale » (va–t–en). Elle est l’ancêtre des Tikar, des Bamoun, Banso, Bafia et Bamiléké.

Selon leur tradition, les Tikar sont venus de Tibati, Banyo, Ndobo et Kimi (Bankim). Certains historiens pensent qu’ils viendraient de Ngaoundéré ou peut-être du Bornou.

Implantation originelle : le Mbam

Les migrations : probablement à partir du XVIIIes, les Tikar descendent vers le Sud et l’Ouest par petits groupes. Avec l’invasion des Foulbé au XIXes, ils atteignent la région de Bamenda. L’un des groupes Tikar les plus importants est celui de Gambé. Ce groupe résista victorieusement aux Foulbé de Tibati jusqu’à l’arrivée des Allemands.

La période allemande : l’expansion allemande est accomplie grâce au Dr Eugen Zintgraff qui arrive au Bali en janvier 1889. Il fut accueilli chaleureusement par le Chef de Bali   Galega 1. Voici comment il décrit le pouvoir du Chef : « le pouvoir du Chef (Galega) sur son peuple est illimité. La résistance ouverte à son autorité est nulle ; je vis plus d’une fois le vieux roi viser sa lance sur le dos courbé d’un sous-chef en retard ».

Culture :  les Tikar reconnaissent l’autorité absolue d’un roi, le Fon. Le roi est polygame. Sa mère est un personnage  important qui a une influence très grande. L’ordre et la sécurité sont assurés par les associations.

b) LES BAMILEKE

Origine : probablement du Haut Mbam du pays Tikar. A partir de XVIIIes peut-être sous la pression des Foulbé, ils migrent vers le Sud.

Première étape : Les groupes Bamiléké occupent l’actuel pays Bamoun et fondent les villages Nkounpit (groupe Bapi),  Folepon (groupe Baleng) et Kouden (groupe Bandeng).

Deuxième vague : Les Bamiléké franchissent le Noun et occupent les hauts plateaux de l’actuel pays Bamiléké. Cinq vagues successives peuvent être identifiées :

  • migration des Baleng, Bandeng, Bapit et Bafoussam. Certains pensent que ce sont les Baleng qui fondent Bandjoun, Bankassa et Balengou ;
  • migration des Bagan, Bamendou et Bansoa. Les gens de Baham et Bangou fondent Bamengou et Bazou ;
  • migration du groupe des Bati. Le groupe Béti, après avoir traversé le Noun à Bangangfondi, est repoussé par Bandjoun et erre longtemps à travers les chefferies Bafoussam, Baleng, Bamenkombo, Bafounda, Batcham avant de trouver son domaine définitif.
  • migration de Bafamgwa resté obscure. Ils fondent Bangwa et Batoufam ;
  • migration des bamougoum, venus de Bandumgia. Les Bangam sont venus de fondjomekwet, alors que les Bandenkop sont venus de Fotouni.

Etablissement des groupes

A la fuite des guerres, certaines chefferies prirent beaucoup plus d’importance. la chefferie de Bandjoun étendit son autorité sur celles de Bangamfokam, Bandrefam, Batoufam, Bayangam, Bahouam, Bapa, Bandenkop.

Rivalités entre Bamiléké et Bamoun :  Les  Bamiléké eurent aussi à se défendre contre les Bamoun dont les cavaliers venaient piller leurs chefferies.

Culture :

  • Chef : FO ou FON. Personnage politique et religieux, son autorité s’étend sur tout.
  • La reine-mère (MAFO) : grande influence dans le royaume.
  • Le successeur du chef est un des enfants mâles, désigné par le chef après sa mort.
  • Les notables : le conseil des neuf. Ils reçoivent la désignation du successeur au trône après avoir prêté serment de garder le secret jusqu’à la mort du chef.

Le titre de notable est héréditaire. La classe des notables comprend les sous-chefs (FONTE), les frères du chef (WAMBO), les fils du chef (SAB), les serviteurs auxquels le chef accorde certains privilèges (NDAMBU).

Les serviteurs :

  • Les tchinda (attachés au service de la chefferie) ;
  • Les Wala (exécutent ou font exécuter les ordres du chef dans les domaines les plus divers : religieux, politique, administratif, juridique).

Civilisation : Les Bamiléké croyaient en un dieu unique, SI, et professaient le culte des ancêtres.

2 – LE GRAND-NORD

a) LES SAO

Les Sao enterraient leurs morts dans de grandes

Source : Encyclopédie de la République Unie du Cameroun,

Les Nouvelles Edition Africaine, 1981

urnes funéraires. Ils pratiquaient le culte des ancêtres et le totémisme.

Vaincus par les Kamenbou, ils se mélangèrent à eux et à d’autres tribus et disparurent. Leurs descendants sont les Kotoko actuels.

b) LES KOTOKOS

Ils comprennent de nombreux petits royaumes : Missené, Ngala, Makari, Afadé, Maffaté, Goulfée, Mara, Kousseri, Tillam, Pangaïa et plus au Sud : Logone – Birni.

Ces petits royaumes étaient souvent en guerre les uns contre les autres.

Les conquérants ou des missionnaires musulmans, originaires des pays d’Orient introduisirent l’islam dans le pays. Ces conquérants se mélangèrent parfois aux familles régnantes par des mariages.

Organisation politique du Logone-Birni

– Le roi : Miomai

– L’iba (beau père du roi) qui joue le rôle de Premier Ministre

– Le chef des pêcheurs, le Mraï Logone

– Le chef des cases et des chasseurs (le mraï khaah).

Le Logone-Birni restait vassal (dépendant) du Bornou et parfois du Baguirmi. Il devait payer le tribut chaque année (un impôt de cent esclaves et cent luniques).

A la fin du XIXe siècle, un roi du Logone-Birni, Ma Saleh, fait appel à Rabbah, pour se débarrasser de ses voisins. Mais il est déposé par ce nouveau venu. C’est du Logone-Birni que Rabbah partira pour se lancer contre le Bornou et Sokoto. C’est à Kousseri, dans le territoire de Logone-Birni qu’il sera vaincu le 22 avril 1900.

Les Mandara

Les pays montagneux du Mandara étaient occupés par des tribus animistes dont les principales étaient les Margi (au Sud de Dikoa) et les Gamengou. Soukda était la reine Gamengou.

Les luttes fratricides

Les luttes incessantes contre le Bornou et les voisins contraignent les Wandala à abandonner Kérawa pour s’installer à Doulo, au pays des Maya. Le roi du pays Maya, Ti-Maya, donna sa fille à Sankré, roi des Wandala. Mais Sankré attaque son beau-père, détruit toutes ses troupes et s’empare de sa capitale, Doulo. Sankré s’installe à Doulo qui devient la nouvelle capitale du pays Mandara, probablement au début du XVIIe siècle.

La période islamique

Vers 1915 sous le règne du Mai (roi) Boukar Hadj, les missionnaires musulmans arrivent dans le pays. C’est la période de conversion à l’islam.

Guerres

Au début du XVIIIe siècle, le roi de Bornou (Ali) envoya une expédition contre le Mandara. Une grande bataille eu lieu près de Doulo. Le Chef des troupes du Bornou périt dans cette expédition. Vaincu, il abandonne sur place son grand tambour de guerre et sa canne d’argent, insignes de commandement.

Apogée des Mandara du xixe siècle

Le royaume des Mandara couvre une vaste étendue allant des abords du lac Tchad aux abords des sommets du Mendiff. Une quinzaine de tribus animistes lui sont soumises.

La guerre contre les Foulbé éclata en 1804. Elle fut longue et difficile. Les Foulbé nomades s’infiltrèrent partout dans le Nord-Cameroun. Les Mandara leur opposèrent une rude résistance. Il faudra 10 ans de lutte aux Foulbé pour s’emparer de Maroua en 1819.

L’impact des mariages

Le Mandara s’allia au Bornou par un mariage : El Kanemi roi du Bornou épousa la fille de Boukar Guiama, roi du Mandara. Le Bornou et le Mandara lancent en 1822, leurs troupes contre les Foulbé. Ceux-ci sont repoussés. Une nouvelle attaque contre les Peul établis dans le Diamaré fut lancée par Boukar. Il est victorieux à Eissa.

Après la mort de Boukar Guiama en 1928, ses successeurs, dont Aiassaé (1820-1842) continuent la lutte contre les Foulbé de l’extérieur et contre les tribus païennes de l’intérieur. les Foulbé prirent Doulo et le roi Boukar Narbanha se réfugie à Dikoa. En 1850, le roi du Bornou (Cheka Omar) attaque le Mandara. Son ancien allié Doulo est incendié. Les Mandara se réfugient dans la montagne de Mora. Le traité de paix impose de fournir au Bornou 400 captifs et 300 captives. Boukar Narbanha reprit la lutte contre les Foulbé en 1893 et marcha sur Maroua. Il refoule plusieurs fois l’invasion des Foulbé. Il est arrêté par la bataille de Dogba (1893).

C’est la fin de la guerre contre les Foulbé qui respectent les frontières du Mandara (l’actuel frontière du Diamaré).

Les Foulbé ont une origine obscure et sont une légende de l’Adamaoua.

Un certain Ukba, compagnon d’Omar, fut envoyé par Mohamet pour prêcher l’islam dans le royaume du Mali. Il s’y maria à une princesse, fille du roi Badjumanga. Ils eurent quatre fils. Ukba partit en pèlerinage et confia sa femme à un affranchi. Ukda tardant à revenir, la femme et l’affranchi se marièrent. Ils eurent 5 fils : les enfants d’Ukba furent les ancêtres des Foulbé de pur sang, et ceux de l’affranchi des Foulbé bâtards.

Le peuple du Mali, mécontent, chassa la nouvelle famille qui dut émigrer. Deux des enfants, Vaja et Mendi, au bout d’un long voyage, s’établirent dans l’Adamaoua. Ce sont les ancêtres des Foulbé Vollarbé de Ngaoundéré et des Foulbé illaga de Rey.

Les migrations des Foulbé

Au XVIIIe siècle, les Foulbés se répandent dans l’Adamaoua. C’est l’époque de la fondation des Lamidats de Garoua, de Rey et de Bindir.

Ils se concentrent autour de Maroua dans le Diamaré, Garoua sur la Bénoué, Ngaoundéré dans le plateau central.

Les Lamidats

Les Foulbé de l’Adamaoua sont répartis en deux sous-familles.

  • le groupe Vollarbé qui domine sur Sokoto, Yola, Ngaoundéré, Gashiga, Banyo, Koncha ;
  • le groupe Illaga englobe les Lamidats de Rey, de Bindir, de Tibati, de Maroua et de Garoua.

La zone la plus vaste de Ngaoundéré ne regroupe que six Lamidats : Ngaoundéré, Tignère, Banyo, Tibati, Koncha et la chefferie de Déodéo.

  • La zone de la Bénoué compte 19 Lamidats, parmi lesquels : Garoua, Guider, Bibeni, Bé, Demsa, Cheboa, Chamba, Mayo Lué, Laro, Mayo pentaje et Rey Bouba (le plus étendu de tous).
  • Le Diamaré réunit (Maroua, Bogo, Mindif, Kalfu rattaché à Sokoto).

Organisation

  • le Lamido élu à vie parmi les membres de la famille régnante de race foulbé.

Ses attributions : maître des hommes, droit de vie et de mort : tous ses sujets doivent lui payer les impôts

Les impôts

  • Le Zakkats : aumône légale prescrite par le coran
  • L’ouchoura : impôt établit sur les héritages
  • Le soffal : taxe de pâturage payée par les étrangers.

Le rôle du Lamido

  • chef politique (il rend justice)
  • chef religieux (conduit la prière). Il délègue ses fonctions à un Imam nommé par lui
  • la justice est basée sur le droit coranique.

Son gouvernement

Le Lamido est entouré de ministres que forment le FAOS.

Cet organe désigne le successeur au trône. Les ministres du Fada :

  • le Galdima (premier ministre)
  • le Sarkin Sanou (chef des troupeaux)
  • l’Imam (ministre du culte)
  • l’Alkali (le juge)
  • le Wajiri (déformation du visir)
  • le Kaigama (premier dignitaire du palais)
  • le Sarki Yaki (ministre de la guerre)
  • le Djaouro tongo (chef de quartier)
  • le Djaouro Boundjene (deuxième chef de quartier)
  • le Baoussi : ancien chef de quartier des étrangers (baoutchi)
  • le chiroma : ancien chef de quartier des étrangers (haoussa)
  • le Djaouro Feke : chef de quartier.

NB : Les chefs de quartier représentent les intérêts de la population.

Société

La société comprend :

  • les hommes libres ou « rimbe » (singulier : dimo). Ce sont les Foulbé eux-mêmes et les musulmans qui habitent le Lamidat (arabes, haoussa, Kanouris).
  • Les esclaves ou « matchoubé » singulier « matchoudo ». Ce sont des autochtones qui ont été conquis par le Lamido.

c)  LE CENTRE-SUD

Bantou

Pluriel de Mountou qui signifie « homme ». On retrouve ce pluriel un peu partout dans les dialectes du Sud-Cameroun. « Boto, Bot, Bud, Bu, etc. »

Le mot Bantou désigne donc les peuples négro-africains répandus dans une partie de l’hémisphère Sud (de l’équateur, en Afrique du Sud) et dans la région équatoriale de l’hémisphère Nord, ayant des langues qui se ressemblent, des coutumes, une organisation sociale et des religions offrant des rapprochements.

Les Bantou du Cameroun

Peuplement

La première invasion du Sud et du Centre du Cameroun est celle des Maka, Djem et Douala qui viennent de l’Afrique équatoriale (chez les Bakota).

Le second groupe est celui des Fang et Béti.

  • Les Bantou du Sud et Centre Cameroun

Ce sont les Douala, les Bakweri, les Isubu, les Malimba, Banoho, Batanga, Yassa, Bapuku et les autres tribus côtières.

Au milieu du XVIIIe siècle, les Maka venant de l’Afrique équatoriale pénètrent au Cameroun par le Nord-Est. Poussés par les Baya, ils occupent la forêt du Sud au sein de laquelle ils rencontrent les Djem arrivant par le Sud-Est (Est) : ces deux groupes occupent actuellement le département du Haut-Nyong et de la Boumba et Ngoko.

Les Bassa à l’Est du pays Douala, vers l’extérieur, semblent être issus de Ngok-Lituba. Ils occupaient l’emplacement actuel avant l’arrivée de ceux-ci.

Les Bassa et les Bakoko auraient un même ancêtre.

Au Nord du groupe Basso, Bakoko, se trouvent des Banen (venus du Noun), les Yambassa et Bafia (venus du pays Babimbi).

  • Les migrations Bantou

Les études plus récentes ont réfuté les origines nilotiques des migrations Bantou. Une recherche plus exacte attribue les origines de cette migration au Nord-Est de l’Afrique, c’est-à-dire dans les régions du Nigéria actuel.

  • Les Fang – Béti

            Ils couvrent la partie du Sud-Cameroun, du Gabon, du Moyen Congo et de la Guinée espagnole.

Ethnie : Ewondo, Béné, Boulou, Fong, Ntoumou, Mvae et les Fang proprement dits. En plus les Eton, Manguissa, Ossanaga, Yezum, Mbidambani, Yebekolo.

Une langue commune malgré la diversité des dialectes leur permet de se comprendre. En plus, ils ont une coutume, une tradition et une littérature orale communes.

Implantation : Département de l’ancien Nyong et Sanaga, Ntem, Dja et Lobo, Kribi.

Migration :

Dans la première moitié du XIXe siècle, ces peuples sont en marche. Bousculés par les Babouté et les Foulbé, les Fang ou Pahouin quittent l’Adamaoua et arrivent chez les Bafia qu’ils bousculent à leur tour. Ils traversent la Sanaga et pénètrent la forêt. Ils y trouvent installés, les Makas et les Djem, les Ngoumba et Mabéa.

Culture :

Les Fang = grands artistes (sculpture sur bois et ivoire). Ils aimaient beaucoup la parure (art traditionnel qui disparaît peu à peu).

Les chanteurs de « Mvet » sont des véritables poètes.

Légende : plusieurs légendes racontent l’histoire des Fang – Béti. Celle-ci s’appuie sur le fondement des croyances magico- religieuses qui subsistent encore aujourd’hui : Eboka (le mysticisme de l’arbre) : croyance au pouvoir de l’arbre (Boa) ou de la forêt.

La légende de la traversée de la Sanaga sur le dos d’un serpent ou celle du passage de l’odjam-boa (passage dans un grand arbre percé avec l’aide des pygmées dans un endroit escarpé).

Organisation politique

  • l’autorité est patriarcale ;
  • le chef est l’héritier du fondateur du clan ou celui que les anciens ont désigné pour jouer ce rôle.
  • Le Nkunkuma chez les Béti, chef politique et religieux (patriarche).

Particularité : il est doté de la maîtrise de la communauté, captive l’auditoire par des discours. Les familles nombreuses et les biens matériels font partie de son bonheur.

 

 

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