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ANALYSE PAR RÉGION ET PAR GROUPES CULTURELS

2) SITUATION PAR RÉGION

 

a) LE GRAND-NORD

Le Grand-Nord est la plus grande division territoriale du Cameroun. Il est essentiellement composé de trois provinces à savoir : la province du Nord avec pour chef-lieu Garoua, la province de l’Adamaoua avec pour chef-lieu Ngaoundéré, la province de l’Extrême-Nord avec pour chef-lieu Maroua.

Esquisse historique

Les plus anciens habitants du Nord sont les Saos qui ont donné naissance aux groupes comme les Kanoun, les Mousgoum, Mboum, les Laka.

Les Peul ou Foulbé habitent la région du nord-Cameroun. On les trouve en plus grand nombre à Ngaoundéré, Garoua, Maroua.

Ils se sont installés au Cameroun par deux vagues de pénétration des Peuls et de l’Islam au travers de la Jihad.

En 1806, Ousmane Dan Fodio, le chef des musulmans qui est à Sokoto, leur demande de conquérir par la force les populations au milieu desquelles ils vivent. Dan Fodio choisit Adama (Adamaoua veut dire en Haoussa les gens d’Adama), un chef foulbé, pour soumettre les païens du Nord-Cameroun. Les Foulbé combattent à cheval. Ils prennent les villes de Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Banyo, Tibati, etc. Certaines tribus du Nord-Cameroun leur résistent et se réfugient dans les montagnes ; d’autres acceptent la religion musulmane.

État matériel

  • Physique (relief, climat, végétation),
  • Population : Foulbé ou Peul, Arabes choas, Moundang, Toupouri, Gisiga, Mousgoum, Massa, Gbaya, Fali, Mboum, au Nord, il y a les musulmans et les « habé ».
  • Activités : élevage, agriculture, commerce, artisanat.
  • Organisation sociale : dans le grand-Nord en général, la société est organisée sur le principe des chefferies ; les territoires sont subdivisés en Lamidats ; à la tête d’un Lamidat se trouve le Lamido, le chef ; il est élu à vie. Il doit être de race peule et faire partie de la famille régnante.

Le Lamido est le maître de la terre : il a le devoir de l’administrer et de la transmettre à ses successeurs. Il est aussi le maître des hommes  qui dépendent de lui. Ses sujets lui doivent une redevance annuelle.

Le Lamido s’entoure de douze ministres. Il y a le premier ministre, le chef des troupeaux, le ministre du culte (Imam), le juge, le ministre de la guerre, différents chefs de quartiers. Ces derniers défendent les intérêts de la population. C’est le fada qui élit le successeur du Lamido décédé.

État moral

Les païens et les chrétiens sont majoritaires au Nord. L’islam est la religion du détenteur du pouvoir. La vie en société est régie par les cinq piliers de l’islam qui sont les cinq prières quotidiennes, la déclaration de foi, le pèlerinage à la Mecque, le jeûne du mois de Ramadan et la Zakkats.

Etat spirituel

  • La foi ou religion musulmane domine dans le Grand-Nord
  • Le christianisme y est aussi présent.
  • On observe le retour de ces populations vers les religions traditionnelles africaines.

b) LA RÉGION DU CENTRE

La province du Centre a pour capitale provinciale Yaoundé, qui est aussi la capitale du Cameroun. Cette position lui confère un statut particulièrement politique.

Etat matériel

  • Activités : commerce, pêche, agriculture, artisanat, etc.
  • Population : elle est composée de presque toutes les couches qui constituent la population du Cameroun, mais les autochtones sont les Betis, Ewondo, Eton, Bene, Bafia, Bassa, Babouté, Yambassa, etc

Etat moral

  • Organisation sociale : on note deux grands types d’organisations sociales :
  • celle de la ville de Yaoundé (capitale de la province du Centre) qui tend vers le style européen ;
  • celle des villages qui est édifiée sur le principe des clans (ou Mvog) dirigés par des chefs et des notables. Les rites, les us et coutumes constituent l’essentiel des règles qui régissent ces villages.

Etat spirituel

Compte tenu du brassage des populations on note :

  • L’animisme
  • Le christianisme
  • L’islam
  • Les croyances ésotériques.

c)  LA RÉGION DE L’EST

La province de l’Est du Cameroun est généralement considérée comme celle du soleil levant.

Histoire : on pense qu’il y a longtemps, bien longtemps, les Baya sont venus de la boucle de l’Oubangui. Leur migration s’est faite par vagues successives. Les premiers groupes se sont installés dans le territoire centre-Africain. Les autres groupes se sont dirigés vers le Cameroun. Ils sont arrivés sur le haut-plateau de l’Adamaoua et la vallée du Lom.

 

L’origine de Bertoua :

D’après la tradition, les Baya restés dans  le pays  qu’on appelle aujourd’hui République Centrafricaine avaient pour principal centre Koundé non loin de Garoua-Boulaï. Ils étaient soumis aux Lamibé de l’Adamaoua. Quand le premier Lamido de Koundé meurt, les Baya se révoltent, mais sont vaincus. Ils doivent se soumettre. Ceux qui ne veulent pas se soumettre quittent Koundé. Ils sont conduits par un vaillant guerrier. On raconte que ce chef était d’une grosseur peu commune,  il lui était impossible de pénétrer dans une case aux portes étroites. On l’appelait Mbartoua, ce qui veut dire « l’homme qui se cale aux portes étroites ».

Après avoir marché longtemps avec ses hommes, Mbartoua est venu se fixer au lieu qu’on appelle aujourd’hui Bertoua (déformation du nom Mbartoua).

Les groupes originels de l’Est : les pygmées Baka, les Maka, les Makia, les Kaka, les Gbaya qui sont plus nombreux à Meiganga qu’à l’Est.

Organisation sociale

Les populations de la province de l’Est vivent en familles groupées par villages. Le village comprend l’agglomération principale où réside  le chef de village et plusieurs hameaux où habitent les notables.

État moral

La société  est également régie par des rites et les us et coutumes mis sur pied par les ancêtres. Pour occuper une place dans la société, l’homme devait s’entraîner à exécuter des travaux  difficiles qui demandent la force et de l’adresse.

État spirituel

A l’Est on rencontre trois pratiques religieuses :

le christianisme, l’animisme et l’islam.

Activités

Les travaux champêtres, l’exploitation du bois et des minerais, le petit commerce et la chasse.

Etat matériel

Physique (relief, climat, végétation : cf. esquisse géographique).

d) LA RÉGION DU LITTORAL

La ville de Douala, qui est la capitale provinciale de cette province, est la capitale économique et la porte d’entrée du pays. Douala est donc une ville côtière, le centre du monde des affaires, la plaque tournante de l’économie du pays.

Etat matériel

– physique (relief, climat, végétation) cf. esquisse géographique

– population : on note un véritable brassage, tout comme à Yaoundé. Les autochtones de la province sont les Douala, les Bassa, les Mbo, les Bakoko, les Mpongo, les Abo, les Ewodi…

– activités : pêche, agriculture et le commerce.

– niveau de développement: ville la plus développée du pays.

Etat moral

La province compte des grands groupes de population, lesquels sont dirigés chacun par un chef et des notables. Il existe des rites, des danses initiatiques et des coutumes qui régulent la vie des habitants. Tout comme à Yaoundé, les principes ou dispositions coutumières sont bousculés par le style européen hérité de la colonisation.

Etat spirituel :

Douala et sa province sont considérées comme le carrefour des pratiques religieuses : christianisme, animisme, islam, croyances exotériques, etc.

Le Ngondo ou la messe des eaux est une cérémonie culturelle qui se passe au mois de novembre ; c’est le lieu d’invocation des Miengu ou mamiwata (esprit des eaux).

Il existe une autre pratique appelée Elog Mpoo qui se déroule à Edéa.

On note aussi le pèlerinage à la grotte mythique et mystique originelle des Bassa à Ngog Lituba.

e)  LA RÉGION DU NORD-OUEST

La province du Nord-Ouest a pour capitale provinciale Bamenda. C’est essentiellement une zone de montagnes. Elle est généralement considérée comme une continuité de la province de l’Ouest.

Etat matériel :

  • Activités : artisanat, agriculture, petit commerce
  • Physique (relief, végétation, climat) cf. esquisse géographique.

Organisation sociale :

La société du Nord-Ouest qui est essentiellement anglophone est considérée par une continuité de la société de l’Ouest-Cameroun ; c’est dire qu’elle est édifiée sur les principes de chefferies.

Les habitudes et les mœurs sont les mêmes qu’à l’Ouest-Cameroun.

C’est une zone de contestation politique.

Etat spirituel  :

L’animisme (culte des crânes), le christianisme et l’islam.

f)  LA RÉGION DE L’OUEST

De toutes les dix provinces que compte le Cameroun, la province de l’Ouest passe pour être la plus peuplée, la plus agricole et la plus active. La région Ouest du Cameroun est essentiellement peuplée de deux grandes ethnies dites semi-bantou à savoir : les Bamiléké et les Bamoun.

Histoire

D’où viennent les Bamiléké ?

Autrefois, voici deux ou trois cents ans, les Bamiléké habitaient les savanes du cours supérieur du Mbam. Ce pays est actuellement occupé par les Tikars. Ils quittent cette région et s’installent sur les plateaux de la région de Foumban. Mais les Bamoun les repoussent. Ils traversent le Noun pour s’installer dans leur habitat actuel.  Ce territoire était à cette époque-là couvert de forêt. Les Bamiléké ont défriché la forêt pour faire leurs plantations. Le Tikar est donc l’ancêtre qui donnera naissance aux principales branches qui dominent les Grasslands aujourd’hui : les Bamoun, Nso, Bafut, Bum, Kom, Mbem-Nsungli, Fugom et l’ensemble dit Bamiléké qui fait partie du même cercle culturel.*

D’où viennent les Bamoun ?

Il était une fois un chef Tikar qui régnait dans la région du Haut-Mbam. Il avait plusieurs fils et plusieurs filles. Un jour, Nsharé, l’un de ses fils, quitte la maison paternelle, suivi par une partie de la population. Il marche vers le Sud et traverse le Mbam. Il chasse les Tikar et les Bamiléké qu’il trouve sur place. Il soumet plusieurs chefs entre le Mbam et le Noun. Il occupe ce pays et se proclame roi. Cela se passait il y a environ trois cents ans, au XVIIe siècle. C’est avec Nsharé qu’est né le peuple Bamoun. Nsharé s’installe d’abord à Nji-Mom, puis à Foumban qui devient sa capitale.

Organisation Sociale

Chez les Bamiléké

La communauté bamiléké comprend un grand nombre de villages indépendants les uns des autres. Chaque village ou ethnie possède un chef de village. L’ethnie bamiléké est composée d’une multitude de chefferies locales aux traditions bien ancrées. Le roi appelé Fo ou Fong gouverne, aidé par plusieurs conseils. Le plus important de ces conseils est le conseil des neufs notables dont lui, le chef, en est le dixième.

Autrefois, c’est le roi qui conduisait le peuple à la guerre. Son quartier qu’on appelle aujourd’hui chefferie, est le lieu où se déroulent les principales activités : marché, réunion. Il comprend une entrée principale (toujours gardée), une allée principale, les cases de femmes, les cases du chef, le ruisseau, le bois sacré, les cases des Sociétés (case des crânes, case du trésor, cases de réunion).

La chefferie a des toits caractéristiques en forme de triangle ou en chaume (dans cette région, seuls les chefs ont le droit de construire des maisons de ce style).

Le chef est un personnage respecté et vénéré. Son pouvoir est héréditaire : il se transmet de père en fils. Avant sa mort, le chef désigne en secret son successeur, parmi ses nombreux fils (les filles ne peuvent pas régner). Ce secret est gardé par le conseil des neufs notables. C’est le conseil qui intronise le nouveau chef, c’est-à-dire l’installe dans ses fonctions de chef. Le roi est le gardien des terres. Il rend justice. Il préside les réunions des sociétés secrètes.

La population est organisée en plusieurs Associations ou Sociétés. Ces Associations se réunissent au village du chef. Chacune a sa case de réunion. Chacune s’occupe d’un travail particulier pour la bonne marche de la communauté (protéger les récoltes, percevoir l’impôt, réaliser certains travaux).

Comme on peut le constater, la société bamiléké est régulée par des règles, des rites et des rituels qui constituent les us et coutumes de ce peuple.

Les Bamoun

Le royaume  est dirigé par un sultan et son principe de fonctionnement ressemble à celui d’une monarchie européenne. Ce royaume existe depuis plusieurs siècles, ce qui explique la grande richesse culturelle de la région.

Les capitales ou chefs lieux

  • Bafoussam est le chef-lieu de la province de l’Ouest, c’est la plus grande ville de cette région.
  • Foumban est la capitale du royaume Bamoun.

Les pratiques religieuses

On note trois types de croyances :

– l’animisme ou religion des ancêtres ; on la rencontre chez les Bamiléké qui d’ailleurs sont très nombreux à la pratiquer ;

– le christianisme, chez une minorité de Bamiléké et des Bamoun ;

– l’islam, chez la grande majorité des Bamoun.

g) LA RÉGION DU SUD

Le Sud-Cameroun se situe entre Yaoundé et la frontière avec le Gabon. Nous sommes dans la forêt équatoriale ; les paysages sont ceux de la forêt dense.

 Source : Encyclopédie de la République Unie du Cameroun,

Les Nouvelles Edition Africaine, 1981

Histoire :

La forêt qui couvre le Sud-Cameroun est habitée depuis bien longtemps. Les populations qu’on y trouve maintenant appartiennent au groupe des Bantou. Elles sont arrivées au Cameroun après de longues migrations.

Organisation sociale :

Les habitants de la forêt du Sud-Cameroun vivent en familles groupées dans un ou plusieurs villages. Les familles qui ont le même ancêtre, forment  un clan ou une tribu. Dans chaque famille, il y a un chef. Les hommes ou les femmes de même âge forment une Association d’âge. Ces Associations s’organisent pour pêcher, chasser et cultiver les champs ensemble.

État moral :

La vie en Société est édifiée et régie par des principes coutumiers mis sur pied par les ancêtres. Il existe également dans cette Société des rites initiatiques (Akomamba, le Nso) ; les rites de naissances, les rites mortuaires, les rites de passages.

Etat spirituel :

Les habitants de la province du Sud croient en un dieu unique appelé Zambé, Nyambe. Ils lui adressent des prières aux moments difficiles de la vie. Ils rendent aussi un culte aux ancêtres.

Capitale provinciale du Sud :

Ebolowa est la principale ville de la région du Sud-Cameroun. Cette ville est très propre et se situe dans un cadre agréable.

Etat matériel :

Physique (relief, climat, végétation) cf. esquisse géographique.

h) LA RÉGION DU SUD-OUEST

Cette partie du pays correspond à la région située à l’Ouest de la ligne  Douala – Bafoussam jusqu’à la frontière nigériane. Les paysages sont ceux de la forêt avec une chaîne volcanique au milieu duquel se trouve le volcan du Mont-Cameroun.

Etat matériel :

  • Population : le Sud-Ouest est essentiellement peuplé de trois grands groupes de population à savoir : les Bakweri, les Bakossi, les Bagnagué.
  • Activités: agriculture, petit commerce et artisanat.

Etat moral :

Chaque grand groupe de population qui compose le Sud-Ouest du Cameroun est dirigé par un chef qui lui, est assisté  par un conseil de notables.

L’organisation sociale, ainsi que le fonctionnement de la société est pratiquement la même que celle de l’Ouest-Cameroun et du Littoral.

Etat spirituel :

  • L’animisme (on adore le dieu de la montagne) et
  • le christianisme.

La population de cette province est anglophone.

 

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