PRIER POUR LA SECURITE

FORCES ARMEES ET POLICE: POUR UN RETOUR AU « MANUEL ».

Une idée forte répandue au sein de l’opinion nationale fait de l’armée l’enfant chérie du renouveau. Ceux qui la défendent s’appuient sur le fait que Paul Biya a épargné les militaires des coupes salariales des années 90 ; qu’il les a comblés d’un nombre impressionnant d’avantages qui font aujourd’hui de ce corps, un corps fortement « embourgeoisé ». Ceci est d’autant plus vrai aujourd’hui que les jeunes qui s’y engagent le font beaucoup moins par « honneur et fidélité » à leur pays que pour la sécurité matérielle que cet engagement est censé leur apporter.

Mais dans cet étrange deal avec le pouvoir en place, l’armée a perdu ce qui fait d’elle une armée forte et vraie : la discipline.

De la base au sommet, la carrière de nos hommes en tenue emprunte les sentiers tortueux du favoritisme, du  népotisme et de la corruption. Comment ne pas penser que dans ces conditions le plan de carrière relève d’un autre monde ?

Pour un grand nombre d’hommes en tenue tous grades confondus, l’armée est devenue le lieu des espoirs déçus, des rêves avortés et des frustrations sans noms. La traditionnelle solidarité entre frères d’armes a cédé la place à un étrange « chacun pour soi » où les gros poissons vivent de la chair des plus petits.

Pendant le conflit Bakassi par exemple, les soldats camerounais au front ont régulièrement vécus de la chasse et de la cueillette parce que les rations prévues par l’armée atterrissaient dans les poches de quelques Officiers Supérieurs. Le gouvernement du renouveau, si attentif aux problèmes de l’armée n’a pas en 20 ans songé à construire une nouvelle caserne. Conséquence, tous les garants de la sécurité de notre territoire logent dans les quartiers de nos villes, d’où ils partent tous les matins à 8 heures pour répondre à l’appel du pays. Le scandale atteint son sommet au niveau de l’État-major actuel, où on assiste au spectacle désolant d’un Chef d’État-major moins gradé que certains officiers membres de l’État-major. Comment dans ces circonstances exerce- t- il son commandement ? Faut-il alors s’étonner de ce que le Nigeria reste encore sur nos terres malgré le verdict de La Haye ? Et que le gouvernement du renouveau, conscient de ce qu’il ne possède plus d’armée pour défendre son territoire s’en remette au bon vouloir des autorités d’Abuja ?

Une réforme totale de notre armée s’impose donc, et son point de départ serait la restauration et la primauté du traditionnel manuel de discipline des armées.

Car seule une armée camerounaise forte et disciplinée pourrait jouer le rôle que le peuple camerounais attend de lui en tout HONNEUR ET FIDELITE. Seule une armée camerounaise forte et disciplinée pourrait jouer le rôle que la communauté internationale attend d’elle pour la paix et la sécurité en Afrique Centrale.

Nous proposons, en outre un renouvellement total du corps, matérialisé par la mise à la retraite sans esprit d’exclusive de tous les Officiers, Sous-Officiers gradés et Soldats déjà atteints par la limite d’âge.

Nous proposons un système de promotion reposant uniquement sur l’efficacité et la compétence. Nous proposons enfin, une répartition plus équitable des avantages entre les Officiers et leurs compagnons d’armes gradés et Soldats.