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ANALYSE DE LA SITUATION DE L’ENFANT VULNERABLE AU CAMEROUN

réfugiésL’enfant, selon la convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et conformément au droit pénal camerounais, est tout être humain âgé de moins de 18 ans à moins que la législation en vigueur ne dispose que la majorité est atteinte plus tôt.

Ce texte majeur de protection spécifique des droits de l’enfant justifie la protection spéciale des moins de 18 ans par l’argument selon lequel ces derniers sont vulnérables et dépendants. L’Etat et la famille ont la responsabilité de la protection de l’enfant ; mais il arrive que ces institutions soient défaillantes dans l’accomplissement de leur mission ou que les enfants choisissent d’être en conflit avec la loi.

Par enfants vulnérables, il faut comprendre l’ensemble des enfants qui ne bénéficient pas de la protection de la famille et qui sont de ce fait contraints d’élaborer des stratégies de survie dans un contexte de crise. Ce sont par exemple des enfants travailleurs et ceux qui se livrent à la prostitution. L’Etat a mis en place des Institutions privées qui essaient tant bien que mal d’encadrer ces jeunes en difficulté.

Les enfants en stratégie de survie dans la rue.

Ce sont des enfants de la rue, des prostituées et ceux qui travaillent.

Les enfants de la rue

Les enfants de la rue sont en général des garçons dont l’âge varie entre 8 et 20 ans et qui vivent dans la rue. Selon l’enquête de 1993 menée par le Ministère des Affaires Sociales et de la Condition Féminine, 26,85% des enfants de la rue de Yaoundé viennent de la province du Centre ; 20,45% de l’Extrême-Nord ; 6,4% de l’Ouest ; 5,4% de l’Est ; 5,3% du Littoral ; 8,6% de l’étranger (RCA : 3,2% ; Tchad : 1,1% ; Nigeria : 1,1% ; Côte d’Ivoire : 1,1% et 2,1% d’indéterminés).

De cette enquête, il ressort que le Grand Nord a le plus grand nombre, à cause du taux élevé de sous-scolarisation et de déperdition scolaire dans cette région. Les autres causes de ce phénomène sont l’attrait de la ville, la pauvreté généralisée des ménages, les dysfonctionnements de la vie familiale (divorce, décès de l’un des conjoints, remariage des parents, prostitution de la mère…).

La rue est un monde violent, où l’enfant vit ou survit de mendicité et de petits services tels que la plonge auprès des femmes qui tiennent des petits restaurants ouverts, le lavage ou la garde de voitures, le port de sacs de la ménagère. Parfois les enfants, dans cette débrouillardise, se font insulter par des passants, menacer et interpeller par la police. En cas de vol, ils sont immédiatement soupçonnés. Tant il est vrai que l’instinct de survie pousse certains d’entre eux à vivre du petit vol. Le rejet dont ils sont victimes et les mauvaises compagnies les conduisent inéluctablement à la consommation de la drogue et à une vie sexuelle précoce.

En somme, « l’enfant de la rue est agressif et violent. Cette agressivité est sans doute le résultat de nombreux films de violence qui font partie de ses loisirs préférés. Cependant, en regardant les choses en profondeur, il est aussi clair que les motifs de cette agressivité viennent du choc intérieur, peut-être inconscient, causé par la séparation d’avec la famille et la société. L’enfant ne pouvant se venger directement de ces dernières, trouve un moyen de compensation en déversant son trop plein d’énergie sur quiconque se trouve à sa portée : passants, inconnus ou même amis ».

Le phénomène de l’exploitation sexuelle des enfants

L’exploitation sexuelle des enfants est le fait d’utiliser sexuellement un enfant pour lui procurer de l’argent.

Il existe plusieurs formes d’exploitation sexuelle : la pornographie enfantine, la prostitution enfantine, la vente ou le trafic d’enfants.

Les formes de l’exploitation sexuelle des enfants

  • Pornographie enfantine

Selon le programme d’action de l’ONU de 1992 relatif à la lutte contre la vente d’enfants, la prostitution et la pornographie enfantine, la pornographie enfantine est « toute représentation par l’image ou le son d’un enfant aux fins de la gratification sexuelle de l’utilisateur ; le terme englobe la production, la distribution ou l’utilisation du matériel ainsi réuni ». Les victimes sont des garçons et des filles de tout âge. En général l’âge varie entre 18 et 20 ans.

  • La prostitution enfantine

C’est l’exploitation sexuelle d’un enfant contre rémunération en espèce ou en nature le plus souvent, mais non exclusivement, et organisée par un intermédiaire qui peut être un parent, un membre de la famille, un proxénète. Les cas les plus fréquents de prostitution enfantine concernent les enfants de 14 à 18 ans. Des centaines de femmes et de filles se font duper (souvent via Internet), enlever ou vendre et sont contraintes de se prostituer, la rémunération étant versée au proxénète. De manière générale, la raison évoquée pour justifier la prostitution est la pauvreté.

  • La vente ou le trafic d’enfants

C’est la cession d’enfants par une partie-y compris les parents biologiques, le tuteur ou une institution – à une autre, quelqu’en soit la raison, contre rémunération financière ou toute autre forme de paiement ou d’indemnisation.

Il existe au Cameroun plusieurs formes de trafic d’enfants telle que la possibilité d’acheter son domestique à des parents. Très souvent leurs revenus est plus ou moins de 10.000 FCFA par mois et ces enfants sont logés et nourris. Malheureusement à côté de ce salaire dérisoire, ces jeunes sont souvent l’objet de harcèlement et d’abus sexuels de leurs employeurs.

Les manifestations de l’exploitation sexuelle des enfants

L’exploitation sexuelle connaît son plein essor dans les Snack bars de nuit où on trouve de jeunes filles qui dansent nues pour gagner de l’argent. c’est le cas du Mimao et du Madrigal à Yaoundé, deux Snacks spécialisés dans le strip tease.

Plus pernicieuse et douloureuse, l’exploitation des enfants au sein des familles est diffuse et dissimulée. Pourtant ses conséquences psychologiques sont parfois irréversibles : ce sont la pédophilie, le viol, l’inceste… Le cas le plus mémorable reste celui de la famille qui a vu ses trois fillettes violées et sodomisées par leur oncle Mr Pouep, Agent commercial, âgé d’environ 35 ans tandis que les fillettes étaient âgées respectivement de 9,11 et 13 ans.

Les causes

La pauvreté ne saurait justifier toutes les perversions familiales. Les causes profondes sont le dysfonctionnement de la cellule familiale à savoir la dégradation des relations à l’intérieur de la famille, la multiplication des conflits familiaux, la désocialisation de la notion de solidarité familiale et même africaine, le rôle nocif des médias par la présentation des images qui invitent à la violence et à l’érotisme.

Les enfants en stratégie de survie hors de la rue

Les enfants en détention

Le viol et la violence ont pour conséquence la prison, lieu de souffrance et de contagion criminelle. En 1999, le coût journalier du détenu était de 49 FCFA largement en deçà de l’indice minimal de 500 FCFA par jour fixé par la Banque Mondiale.

Selon les statistiques du tableau de bord social, une enquête menée par le MINAT en 1999 dans les 19 plus grandes prisons du Cameroun montre que, seuls 59,1% des enfants détenus ont un accès libre et exclusif à l’eau ; le nombre d’enfants incarcérés représente 116% de la capacité d’accueil des quartiers pour détenus : 47,7% des prisons ont une infirmerie fonctionnelle et à peine 50,5% des détenus ont accès aux soins de santé primaire. La promiscuité des prisons est à l’origine des maladies telles que la gale, la diarrhée, le choléra, la dysenterie, la tuberculose, le SIDA et même de certains décès.

La situation des prévenus est particulièrement préoccupante. 90% des enfants incarcérés sont des prévenus et la durée moyenne de la détention préventive des enfants est de 199 jours, c’est-à-dire environs 7 mois.

Le phénomène du travail des enfants

Si l’enfant doit travailler, il faudrait qu’il le fasse de plein gré, que le travail auquel il se livre ne comporte pas de risque et ne compromette ni son éducation, ni sa santé, c’est-à-dire son développement physique, mental et spirituel.

Les causes du travail des enfants sont multiples. La réduction des revenus des familles causée par la crise économique, la dévaluation du franc CFA, la baisse des salaires des fonctionnaires, la déflation de certains d’entre eux et l’augmentation du taux de chômage qui est certainement la principale raison du développement de ce vice. Mais il y a aussi les crises en milieu familial dues aux tensions permanentes entre époux et aux divorces ou séparation de corps ; les effets pervers de la bastonnade à l’école, des effectifs pléthoriques et la pratique de l’école buissonnière, la participation aux diverses tâches financières pour pouvoir subvenir à l’essentiel des besoins de leur famille.

La politique de protection de l’enfance

La prévention de la délinquance juvénile

        La prévention de la délinquance juvénile passe par :

  • la vulgarisation et la mise en application effective du programme national d’éducation des populations à la parenté responsable adopté par le gouvernement. Ce programme promu par le Ministère des Affaires Sociales comprend quatre volets à savoir : l’éducation à la vie familiale, l’éducation à la vie sexuelle, l’éducation à la vie communautaire et l’éducation à la maîtrise de la procréation et enfin l’éducation à la vie communautaire et au développement ;
  • le renforcement de l’encadrement de proximité par la redynamisation et la multiplication des structures d’éducation en milieu ouvert ;
  • la dotation de moyens appropriés à la commission nationale de contrôle des films et des œuvres cinématographiques et son fonctionnement effectif dans toutes les structures existantes ;
  • l’institution d’un organe local de contrôle d’accès des mineurs dans des salles de cinéma, des boîtes de nuit et d’autres lieux réglementés ;
    • l’organisation d’une campagne nationale d’information et de sensibilisation sur la protection des enfants, avec l’implication de divers partenaires tels que les chefs traditionnels et les collectivités locales ;
    • le renforcement des enseignements de la morale et du civisme dans les établissements scolaires et l’introduction dans les programmes d’enseignement des cours d’éducation à la vie sexuelle ;
    • la multiplication des émissions éducatives relatives aux enfants ;
    • la multiplication des structures sociales d’encadrement des mineurs ;
    • la vulgarisation de la Convention des Nations Unies du 20 Novembre 1989 relative aux droits de l’enfant.
    • Le traitement de la délinquance juvénile par la promotion

      des institutions de rééducation

      Ce sont : le home atelier de Douala qui accueille les jeunes filles délinquantes, celles qui sont en situation de détresse ou en danger moral et les centres de rééducation qui accueillent les garçons. Nous avons trois instituts camerounais de l’enfance à Betamba, Maroua et Bertoua, un centre d’accueil et d’observation à Bépanda-Douala et le Borstal Institute de Buéa.

      La capacité totale de ces centres est de 500 places environ. A ces limites liées à la capacité, s’ajoutent la vétusté des infrastructures et la faiblesse des revenus alloués pour leur fonctionnement.

      La politique de protection de l’enfant sexuellement exploité

      Il faudrait respecter et renforcer les textes existants. On note  le silence du législateur pénal camerounais sur des pratiques sexuelles telles que la pédophilie, la pornographie et l’exploitation sexuelle.

      Les stratégies devraient viser la mobilisation de l’opinion publique dans la lutte contre l’exploitation des enfants par la diffusion des informations sur les abus sexuels, la formation des lobbies et des groupes de pression.

      Sur un autre plan, le renforcement du contrôle du tourisme sexuel passe par une collaboration plus accrue avec les agences de tourisme, les guides touristiques, les auberges et les hôtels en vue de leur sensibilisation pour qu’ils dénoncent les clients suspects.

 

 

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