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LES DEBUTS DU CHRISTIANISME AU CAMEROUN

51) SON ARRIVEE

L’introduction du christianisme est l’un des événements marquants de l’histoire du Cameroun dans la mesure où ce fut une véritable conquête qui, à certains égards, facilita l’arrivée et l’établissement des colons.

Parlant de l’histoire des missions au Cameroun, Henri NICOD nous enseigne que l’Evangile a été prêché pour la première fois au Cameroun en 1841 et que le processus ininterrompu de fondation d’églises a commencé en 1843. De nombreuses personnes se lançaient dans la mission, mais tous n’y survivaient pas : certains y renonçaient involontairement. D’autres succombaient à la convoitise de l’or, du commerce des esclaves et d’autres richesses du continent.

Henri NICOD rapporte qu’en 1445, le prince Henri du Portugal, un missionnaire à la tête d’une équipe vint sur la côte d’Afrique. Mais quand les voyageurs arrivèrent sur les côtes de Guinée, ils furent assaillis par une tentation vieille comme le monde. Celle de l’or, puis une nouvelle, celle des esclaves. Ils retournèrent chez eux chargés d’or et d’esclaves. L’évangélisation fut ainsi remise à plus tard.

Le xixe siècle est considéré comme le siècle d’or de la mission avec l’arrivée au Cameroun en 1841 de la Société des Missions de Londres. Elle a posé les fondements sur lesquels se sont construites les missions de Bâle  dès 1886, la mission Baptiste de Berlin en 1890, la Société des Missions Evangéliques de Paris à partir de 1917.

La première tentative d’évangélisation de l’Afrique ne dépassa pas l’Ethiopie ; la seconde, celle des catholiques romains, fut trop liée aux intérêts politiques et commerciaux des puissances espagnoles et portugaises. Une rivalité de religion entre les Catholiques et les Baptistes freina aussi le processus d’évangélisation, quelques-uns voulant garder le monopole de certaines colonies sans pour autant vouloir travailler au salut des âmes qui s’y trouvaient. Cette déclaration de Don Carlos Chacon, Gouverneur Espagnol en 1858 le montre bien :

« la religion de cette colonie, est dit-il, celle de l’Eglise Catholique Romaine, unique église du royaume d’Espagne à l’exclusion de toute autre; la profession d’aucune autre religion ne sera tolérée ou permise, si ce n’est celle faite par les Missionnaires de la susdite religion catholique ». 

En plus de cette rivalité entre la religion catholique romaine et l’église baptiste, l’on relève aussi la discrimination dans l’évangélisation, une discrimination favorisée par l’environnement et le contexte d’esclavage et de domination qui prévalaient. Ainsi, les hommes d’église présents en Afrique avaient pour unique but de s’occuper des besoins spirituels des maîtres et de leurs familles qu’ils accompagnaient. Dans un contexte comme celui-ci, même la parole de Dieu était tronquée pour mieux  asseoir la suprématie d’une religion sur une autre : tandis que les prêtres catholiques baptisaient rapidement des Noirs et s’empressaient de leur apprendre les portions de l’Ecriture qui dit : « esclaves, soyez soumis à vos maîtres » (Eph 6 :5), les protestants quant  à eux faisaient face à un sérieux dilemme. Selon eux,  le chrétien était un être affranchi par Christ et ils ne concevaient pas comment ils pouvaient le maintenir en esclavage. Ils décidaient de ne pas évangéliser les Noirs pour éviter d’avoir des problèmes de conscience.

En dépit de ces problèmes, la religion chrétienne a joué un rôle important dans l’abolition de l’esclavage et de nombreuses autres pratiques inhumaines au Cameroun à travers l’évangélisation et l’éducation des consciences.

2) DES TEMPS DE REVEIL

L’Evangile fut prêché pour la première fois au Cameroun en 1841.

La prédication de la parole de Dieu chez les indigènes ne fut pas une chose facile à cause de la nouveauté de la doctrine venant d’ailleurs, la crainte des réprimandes des parents et des proches et de la nouvelle doctrine. Cependant, des personnes à un moment donné ont eu le cœur touché par la parole de Dieu et se sont engagées à servir Dieu malgré les multiples persécutions. Henri Nicod écrit : « un fait mémorable se produisit ce jour-là [un jour où Alfred Saker prêchait sur Jean 3:16] : la conversion d’un indigène africain, Thomas Horton Johnson». Cet Africain figure parmi les missionnaires de la Baptist  Missionary Society ayant travaillé au Cameroun.

Dans ses randonnées, Alfred Saker rencontra une femme :

Elle était triste, l’esprit sombre. Il lui parla de l’amour de Dieu pour elle. Il le lui répétait chaque jour, car il la croisait au même endroit. Elle habitait une case isolée sur le flanc de la montagne. Comme elle restait silencieuse et indifférente, il résolut de ne plus s’arrêter à cet endroit. Un jour la femme vint à lui et dit : « pourquoi êtes-vous passé sans vous arrêter?… vous disiez que Dieu m’aimait… pourquoi m’avez-vous menti? » la femme restée muette jusqu’ici avait retrouvé la voix. Les sources profondes de son être avaient été atteintes.

Saker en 1850 a baptisé seize personnes. Il affirme : «quinze d’entre elles pour lesquelles j’avais bon espoir en Octobre 1849 ont, depuis ce moment-là, passé par de rudes épreuves, mais elles ont témoigné de leur esprit chrétien ».

  1. Merrick a baptisé quatre-vingt personnes et fondé trois stations de la Baptist Missionnary Society. Le 5 novembre 1849, Saker baptisa Bekima Bilé de Bonapriso, premier baptisé camerounais, et changea son nom en « Smith » ce qui signifie forgeron.

Malgré le fait que le champ de la mission chez les Noirs était qualifié de «tombeau des Blancs», et en dépit des résistances causées par la superstition et des féticheurs, l’Evangile fut porté au Cameroun. Depuis 1844 où la station camerounaise fut fondée à Bimbia chez les Isubu, l’Evangile n’a cessé de gagner le pays et de nombreuses autres bases ont été fondées jusque dans les coins les plus reculés du pays. Les chrétiens jusqu’à ce jour, mènent une bataille acharnée pour que le pays tout entier soit évangélisé et des âmes sauvées.

3) LES PIONNIERS DE L’EVANGILE AU CAMEROUN

Contrairement à ce qu’on a coutume d’apprendre, Alfred Saker ne fut pas le pionnier de l’école et du christianisme au Cameroun. Il faut resituer l’importance de son œuvre. En dehors des aspects positifs de celle-ci, elle comporte une page sombre généralement méconnue. Une comparaison de l’œuvre d’Alfred Saker à celle des autres missionnaires jamaïcains permet de démonter le mythe « Alfred Saker, promoteur du christianisme au Cameroun », sans toutefois nier l’importance de sa mission.

En plus des missionnaires de l’église Catholique Romaine dont les œuvres sont remarquables, nous nous pencherons plus sur la vie et les œuvres de deux Missionnaires de la BMS au Cameroun : le Jamaïcain Joseph Merrick et le Britannique Alfred Saker.

Joseph Merrick est né en Jamaïque. Affranchi par l’Evangile, il suivit les pas de son frère, le Révérend George Liele, ancien esclave et fondateur de l’église en Jamaique et en Amérique : la Baptist Missionnary Society. Il choisit de travailler en Afrique, auprès de ses frères, pour les aider à se libérer  de l’exploitation des Blancs et les ramener à Dieu. Merrick invitait la mission chrétienne à cesser de se conformer à son temps; car en cette période-là en Europe, les peuples non européens étaient considérés non seulement comme une humanité perdue, mais aussi des sauvages, des dépravés sans culture et sans spiritualité. Il fonda en 1844, la station camerounaise de Bimbia chez les Isubu, fraya le chemin de la mission vers l’intérieur, tenta l’ascension du Mont Cameroun et ouvrit ses environs aux influences chrétiennes. Avant de mourir en mer en 1849, il avait préparé les traductions scripturales qui devaient servir d’exemple pour les traductions bibliques par Alfred Saker. Dans le domaine de l’agriculture, Merrick introduisit des nouvelles plantes. L’économie de la région fut transformée par la culture et la commercialisation du macabo. Les Jamaïcains  dès 1841 ont introduit l’arbre à pain, « la promagranate », la mangue, l’avocat et la mammée, les cultures de grande valeur (tel le café pour l’exportation) et autres cultures convenables au climat. Des vêtements pour 20.000 personnes ont été distribués et une assistance médicale a été octroyée à plusieurs centaines d’autochtones. Il traduisit la Bible en Isubu et écrivit un manuel d’introduction à la langue de Fernando-Poo.»

Merrick exerça sur la communauté Isubu une action humanitaire et pacifique : abolition de l’esclavage dans le territoire du roi William à Bimbia. La prédication de l’amour et la non-violence amenait certaines personnes à vivre une vie nouvelle chrétienne.

Alfred Saker le co-ouvrier de Joseph Merrick, était un Britannique. Après la mort prématurée de Merrick, il continua la mission d’évangélisation du pays et celle de traduction de la Bible en langue locale. Malgré le fait qu’il ne fut pas autant aimé par le peuple à cause de son intérêt égoïste, des préjugés et de la violence sur la population, il  continua tant bien que mal l’œuvre missionnaire.

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